ABBEVILLE: 1940

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Témoignage d'un visiteur

 

"le 19 mai 1940, ma mère, mon frère aîné et moi (je n'avais pas 3 ans) sommes arrivés à Abbevile, par le train, venant de Boulogne-sur-Mer ("la débâcle" !). Le train est reparti le 20 mai matin, vers 9 h. Les Stukas déversaient leurs bombes. Nous allions en direction du Tréport. Nous sommes descendus car tout s'est arrêté. Nous avons progressé avec d'autres le long des voies. Nous sommes montés dans un wagon, plus loin. C'était le Ier wagon. Une bombe est tombée entre le tander et la locomotive. L'horreur. Nous somes descendus. Ma mère m'a essuyé le front (traces de sang et de cervelle humaine, m'a-t-elle dit - 2 morts dans le wagon). Je fais donc partie des rescapés.

  Melle Jacqueline LEGRAND a écrit l'ouvrage "Courageuse Abbeville". Celui de M. Thierry NELIAS est plus généraliste (La débâcle, essentiellement). Abbeville a beaucoup souffert. M. Nélias parle de 2500 morts. Il faut sans doute compter 800 à 900 abbevillois. Les autres victimes sont des personnes de passage (les trains "de la débâcle" se succédaient /Melle Legrand m'a signalé que l'un d'eux évacuait des enfants belges avec leurs accompagnateurs. 300 morts au moins pour ce train. En pleine gare d'Abbeville)  En plus des trains, les véhicules de toute sorte, les bicyclettes, les "piétons".

  Gardons en mémoire ce qui s'est passé pour le transmettre aux générations futures. Je n'ai aucune haine contre quiconque. Des valeurs universalistes, humanistes sont aussi à transmettre. Les idéologies extrémistes sont à décrypter. Pour ne pas tomber dans leur piège. Et se retrouver face à de nouveaux conflits. Ne poursuivons pas la barbarie."

 

Merci Monsieur, pour votre témoignage, mon père m'a dit un jour: le jour où Abbeville a été bombardée, on voyait une grande lueur rouge le soir, au loin dans le ciel. Mon père habitait à la campage, à 18 km d'Abbeville.

  Saint Vulfran

abbeville 1940 (2)

trouvé sur internet

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Publié dans ABBEVILLE EN 1940

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C
Monsieur Nélias,<br /> J'aimerais que nous entrions en contact. Je ne sais pas l'endroit exact où le tander du train dans lequel je me trouvais. Peut-être tout près de Fressenneville. Qu'en pensez-vous ?<br /> mon adresse électronique : bernard-charon@orange.fr<br /> <br /> Une information : Jacqueline Legrand est décédée il y a environ 2 ans.<br /> C'est l'un de ses neveux qui m'a prévenu par téléphone.
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S
Monsieur Thierry Nélias, <br /> <br /> J'aimerais vous contacter svp quant à l'un de vos ouvrages pour un reportage TV. Pourriez-vous revenir vers moi svp ? <br /> <br /> Merci d'avance <br /> Bien à vous <br /> <br /> Solène Medjeri<br /> 06 34 69 05 50 <br /> smedjeri@capatv.com
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T
Bonjour à toutes et à tous, et merci à ceux qui on cité mon livre ! En lisant vos témoignages je retrouve exactement l'ambiance décrite par les témoins abbevillois que j'avais rencontrés en préparant mon ouvrage, ambiance faite d'angoisse, d'effroi et d'urgence à agir pour sauver sa vie. <br /> Je serais très intéressé de connaître l'endroit exact où se trouve la plaque rappelant la découverte des corps enfouis dans la cave dont parlant Brigitte dans son message du 25 septembre 2012. <br /> Par avance, merci beaucoup ! <br /> Thierry Nélias
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C
<br /> Merci Brigitte pour votre réponse, que je découvre à l'instant. J'ai imprimé l'article du journal d'Abbeville transmis par courriel. Je vais étudier votre réponse. Uné précision, en<br /> réponse à votre question, mon père Jean CHARON, a été cheminot à Boulogne-sur-mer (il était aiguilleur). C'est de là que nous sommes partis, ma mère, mon frère aîné (né en 1929) et moi-même, le<br /> 19 mai en début d'après-midi, absolument contraints de prendre un train, compte-tenu de la "percée allemande". C'était la "débâcle", à ses débuts, dont parle très bien Thierry Nélias dans<br /> l'ouvrage que j'ai cité. Mon père, étant donné son travail (aiguilleur, ça ne courait pas les rues) avait été "mobilisé sur place". Il devait rester. Ma mère m'avait dit que le c'était le 16ème<br /> et dernier train en partance de Boulogne. C'est donc là que nous renontrons ce "bombardement du 20 mai 1940". Abbeville a été la Ière ville à être touchée. Hitler avait pour vue de détruire<br /> Abbeville - c'était une grande théorie dans les écoles militaires : on affole les populations, on tue un maximum de gens ... et on vient derrière. Notez bien que des destructions de ce type ont<br /> existé par la suite : Coventry au Royaume uni (par l'aviation allemande) - certains historiens ont même utilisé le terme de "coventrysation" (c'est à dire la destruction totale d'une ville). Bien<br /> plus tard, sitôt le débarquement, Bayeux, Caen, Lisieux subiront des sorts identiques (cette fois de la part des alliés). N'oublions pas que l'Allemagne a aussi beaucoup souffert : le<br /> bombardement de Dresde en est un exemple, pas le seul ...<br /> <br /> <br /> Au moment du débarquement du 6 juin 1944, les populations côtières normandes (et à l'intérieur des terres) étaient même assez remontées contre les alliés. Certains éprouvaient une<br /> lassitude. Bien entendu, Pétain et Vichy en profitaient largement pour tenter d'asseoir leur anglophobie, au point de condamner le débarquement et d'inviter même les français à y faire échec. La<br /> tentative non réussie d'un débarquement sur Dieppe (on peut considérer cela comme un "essai", un "test" des alliés), avait même entraîné une certaine passivité d'une partie de la population.<br /> Pétain s'était réjoui de l'échec des alliés. <br /> <br /> <br /> Je complète quand même : mon père a fini par être muté au Tréport (gare commune avec Mers-lès- Bains, mais on a toujours dit : la gare du Tréport / La ligne Paris-Le Tréport / La ligne Le<br /> Tréport-Abbeville). Entre-temps, le reste de la famille avait été évacué en Bretagne (Melrand). Il n'était pas possible de rester sur place : la "débâcle" continuait. Là-bas, ma mère a appris<br /> qu'un marin boulonnais était arrivé dans un village voisin. "A Boulogne, tout le monde cuit au soleil, lui a-t-il dit". Dans les jours qui ont suivi, un jeune officier allemand (ce devait être à<br /> Pontivy), sans doute affecté d'être séparé de sa famille - c'étaient des êtres humains - me voyant dans ma poussette, m'a saisi dans ses bras. Il a alors reçue une paire de gifles dont il a dû se<br /> souvenir. Rien ne pouvait être concédé à l'occupant.<br /> <br /> <br /> Nous sommes revenus au Tréport. D'autres péripéties sont survenues (une nouvelle "évacuation" à Ouerre, en Eure et Loir - de mars à septembre 1944).<br /> <br /> <br /> Mon père a aussi travaillé comme aiguilleur à Abancourt.<br /> <br /> <br /> J'ignore quel a été son rôle exact. J'aimerais le savoir. Bien amicalement.<br /> <br /> <br /> Bernard Charon<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> Bonjour de nouveau,<br /> <br /> <br /> Effectivement les médias en avaient parlé. La question était donc la suivante : les restes retrouvés n'étaient-ils pas ceux de personnes victimes du bombardement du 20 mai 1940 ? Question bien<br /> légéitime ... Pourriez-vous me dire ce qui a été écrit sur la plaque dont vous parlez ? Je vous remercie. Je suis évidemment sensible à tout cela. C'est un jour, en téléphonant à l'Office de<br /> tourisme d'Abbeville que j'ai appris que Melle Jacqueline LEGRAND avait écrit un ouvrage sur la question. Je lui ai aussitôt téléphoné. Elle m'a alors indiqué que je pouvais me procurer<br /> "Courageuse Abbeville" à la librairie ???? (Ternisien ???? Je ne suis pas certain ...). C'était, m'avait-elle déclaré, la 3ème édition. J'ai donc pu le commander par téléphone. Il a été dévoré.<br /> Comme je m'intéresse avec passion à toute cette période - attention, je ne suis pas historien, seulement passionné d'histoire, notamment de cette période (mais ce n'est pas la seule, car je suis<br /> né au Tréport, à quelques encablures de Mers-lès-Bains, dans la Somme, ayant vécu là une partie de ma petite enfance - avec bien d'autres bombardements, de "courses aux abris", après avoir croisé<br /> l'armée nazie, la Gestapo et même des S.S. / A l'instar de mon frère aîné, j'ai même souvenir avoir dessiné à la craie quelques V dans les rues. Avoir couru à la gare SNCF (mon père était<br /> cheminot / aiguilleur / et sa cabine avait été mitraillée. J'ai soulevé dans le hall de la gare queqlues draps qui recouvraient des cadavres.<br /> <br /> <br /> "T'es le fieu à Jean ? ai-je entendu. Tout père n'a rien, rien du tout. Ouf !".<br /> <br /> <br /> Sans compter le déblaiement de la maison d'un oncle (ils étaient indemnes) mais la maison était ... arrivée dans la rue. C'était le bombardement de la rue de Dieppe et de la rue Alexandre Papin.<br /> Je m'en souviens comme si c'était hier. J'ai vu, de mes yeux vu, la sortie d'un cadavre heureusement recouvert d'un drap par ceux qui déblayaient - dont mon père. Je sais que Mers-lès- Bains a<br /> aussi beaucoup souffert, sans compter le bombardement de la prison d'Amiens etc ... etc ... Je connaissais bien la ligne de chemin de fer allant du Tréport à Abbeville. Là, on changeait de train<br /> pour rejoindre Amiens. J'ai vu Abbeville en partie détruite, Amiens également (notamment la gare). J'ai même un souvenir très précis concernant la gare d'Abbeville : mes parents, en attendant un<br /> départ vers Amiens, ont voulu se réchauffer un peu, en allant à la buvette de la gare (à gauche, quand on est sur le Ier quai et que l'on regarde la gare). Bien entendu, ce n'était pas du café.<br /> Un mélange de je ne sais quoi et de chicorée. Quant à sucrer ????? Bref ! D'autres personnes étaient là, notamment une gamine de mon âge (elle avait 6 ans peut-être / Ce pouvait être en 1943 ou<br /> au début de 1944. Elle tenait une poupée ou un baigneur rafistolé. "Comment l'appelles-tu a demandé ma mère ?" La réponse est tombée :"ADOLPHE !" Ainsi, Adolphe était devenu le prénom à la mode<br /> !!!!<br /> <br /> <br /> J'ai aussi vu, dans Abbeville, une rue assez longue avec les commerces reconstruits sur un côté. Des baraquements bien entendu. Tout un aligement.<br /> <br /> <br /> Melle LEGRAND a confirmé ce que je disais. Bien entendu, elle avait 20 ans en mai 1940 et a d'autres souvenirs que moi. Je suis allé lui rendre visite il y a 2 ou 3 mois. Elle est seule, 5 rue du<br /> Pilori, à Abbeville. Nous avons partagé notre émotion. Très cultivée, elle est un témoin de son époque. Nous continuons d'entretenir une correspondance. Je lui ai transmis, par courrier, les<br /> photographies que vous publiez et les Iers commentaires. Elle m'a tétéphoné afin de savoir qui était cette "Brigitte". <br /> <br /> <br /> Il me manque des éléments concernant cette période. Notamment quel a été très exactement le rôle de la Résistance du Tréport à Abbeville, la Réistance fer en particulier. Je sais qu'elle a réussi<br /> un certain nombre de "déraillements". En 1946, au Tréport, dès la sortie du film "La Bataille du rail" (en avant-première ???), mes parents ont été invités au Kursaal pour la projection (c'était<br /> la Ière fois que je voyais un "film". Je ne savais pas ce qu'était le cinéma). J'ai même très en souvenir des passages qui m'ont alors marqué (je ne détaille pas / Je l'ai revu depuis. Je ne<br /> m'étais pas trompé). Mes parents ont été invité à faire en quelque sorte une "quête" / Pour le réglement des frais ? Certains ont dit qu'ils aveient été choisi pour quêter en raison de leur<br /> comportement durant la guerre. Il est vrai qu'il n'a jamais été affiché, à notre domicile, le portrait de Pétain, que mon frère (et un peu moi) avons dessiné des V. sur les murs, que quelques<br /> représentants de l'occupant n'ont pas été très bien accueilli (l'un d'eux a valsé de son échelle qu'il escaladait en vue de poser un drapeau nazi à une fenêtre du Ier étage. Voulait-il célébrer<br /> l'anniversaire du Fürher ? Je ne sais pas. Je n'ai jamais su pourquoi ... J'ai vu l'échelle et le soldat se retrouver au sol. L'homme a déguerpi. Nous n'en avons plus entendu parler (sauf erreur<br /> de ma part / Car tout ne se disait pas). Je sais aussi que des menaces de passage à la Kommandantur ont eu lieu, notamment de la part d'un jeune collaborationniste. J'ai été témoin des propos<br /> qu'il a tenus, très menaçants, en fin de parcours. Il devait avoir 18 ans. Mon frère, depuis, m'a donné le nom et la fonction de son père au Tréport (ce n'était pas une fonction municipale). Je<br /> ne désire nullement entrer dans la délation.<br /> <br /> <br /> Finalement, je ne sais pas exactement ce que mon père a fait en tant que cheminot. J'aimerais le savoir. S'il existe donc des historiens locaux / de Mers à Abbeville / je souhaite avoir leurs<br /> coordonnées.<br /> <br /> <br /> Je termine en recommandant aussi la lecture de l'ouvrage de Thierry Nélias : "Des français face à l'évasion -  mai-septembre 1940" (Pygmalion) "Cet ouvrage est le résultat de six années<br /> d'entretiens et d'enquêtes menées sur le terrain" est-il écrit en page 4 de couverture. Le chapître I, intitulé "La Somme, bis repetita" est consacré à "Abbeville". (pages 19 à 72). Ce livre -<br /> document est très intéressant.<br /> <br /> <br /> Bien cordialement. Bernard CHARON - Jumièges<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br />
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B
<br /> <br /> bonjour Monsieur Charon, pour la plaque j'ai lu l'article dansle journal malheureusement je ne l'ai pas garder, je crois que ces corps dataient du bombardement de 1940 mais quandj'irai à<br /> Abbeville j'irai jeter un oeil. Pouvez vous me dire où travaillait votre père en tant que cheminot,Abbeville ou Mers? Si vous êtes d'accord je lancerai un mot pour essayer de trouver quelqu'un<br /> qui a connu votre père dans son travail de cheminot,je ferai le relai . Merci pour tous vos témoignages.Je vous envoie un mail j'ai un article  du mois de mai 2012 sur un hommage aux<br /> cheminots d'Abbeville si cela vous interresse peut-être avec cet article pourrait vous joindre ou trouver de renseignements Bonne journée à vous Cordialement<br /> <br /> <br /> <br />